5 days off - LCMDF, Crytsal Fighters, Goose & The Shoes

Publié le par Nonotje

5 days off (Vendredi 4 mars à Amsterdam): Le Corps Mince de Françoise, Crystal Fighters, Goose & The Shoes

 

Danser le calypso à Amsterdam

 

     Amsterdam s’est offert un shoot de pur bonheur à l’occasion du festival « 5 days off » qui –comme son nom ne l’indique pas- s’étendait sur cinq nuits, affichant des programmations plus alléchantes les unes que les autres. Et c’est ainsi que je n’ai pas pu résister au trio gagnant du vendredi soir Crystal Fighters + Goose + The Shoes. Ni une, ni deux, au son d’un « faire une virée à deux … » !

     Le Corps Mince De Françoise ouvrait le bal à 21h, heure où tout Amstellodamois qui se respecte en est encore à tremper sa croquette dans une pétillante pinte. Les courageuses jeunes femmes de LCMDF font donc face à une salle à moitié vide et à moitié convaincue.

     Une heure plus tard, les londoniens-basques-extraterrestres de Crystal Fighters ont l’honneur de trouver le magnifique Paradiso plein et tout tressaillant d’impatience. Le même Solar System qui lance fiévreusement leur Star of Love inaugure le show. Sebastian Pringle et Laure, les chanteurs arrivent sur scène avec une lenteur qui contraste avec le rythme entrainant. Pringle avance le visage voilé, se découvrant doucement, les bras en avant, fixant la foule de ses yeux hallucinés, vêtu comme un Devendra Banhart et s’inventant une figure messianique presque touchante. Champion Sound, Follow puis Swallow sont à peine gâchés par une mauvaise acoustique : le son médiocre étouffe les voix et les basses sonnent comme un quelconque beat de discothèque du samedi soir mais le public soutient ses nouveaux héros qu’aucune mer ne saura arrêter. Un I Love London court mais transcendant nous fait partir encore plus loin. L’euphorie est rafraichie avec ce Xtatic Truth qui ne manque pas de nous rappeler « je le fais tous les jours, je le fais tous les jours ». Et quand pour nous c’est le décollage de la semaine, notre instant-carburant, celui qu’on attend et qui nous propulse un peu plus loin dans la poursuite de notre existence, ces cinq gaillards là, semblent comme nous dire que ce divertissement c’est leur métier. Le morceau suivant est cette récompense pour leur art-labeur quotidien. Sur Plage, une salle entière remplie de gamins s’est mise à chanter acceptant de rejoindre Crystal Fighters au bord de l’eau, tout en bas, au plus profond, « Down, down, down, there in the morning ! ». A ma gauche, à ma droite, devant, derrière, au bout de leurs lèvres, de ces gamins et même de ces quelques vieux sortis de nulle part et certainement pas des magazines décalés en papier glacé, au bout de leurs lèvres, de leurs pieds et de leurs petits cheveux agités. In the Summer, la guitare rappelle d’où elle tient son qualificatif « électrique » et la batterie part en jungle, l’été sera chaud. At Home, la voix de Laure fleurit, jusque là effacée par le timbre éblouissant de son camarade et tous nous abandonnent sur Xtatic Truth, « born alone to be alone », oui, mais avec quelques interstices de joie partagée !

     Il est minuit, le gong sonne et Goose récupère toute l'énergie d'une salle déjà séduite. Heureusement, car ce n'est pas en ce vendredi qu'ils parviendront à nous convaincre que leur deuxième opus est aussi jouissif que le premier. Une performance live aurait su le sublimer mais le son déjà mauvais ne leur fait pas honneur et les rares moments d'extase pourtant intense viennent bel et bien de leur premier bijou moins bouillie.

     Peu après leur set, les deux rémois de The Shoes twittent (du verbe twitter, je twitte, tu twittes, il twitte et surtout nous twittons!!) « I think we played to late. Pop music isnt so good at two o'clock. » Certes … il y a de ça … et l'acoustique décidément mauvaise. Pour preuve l'un des deux chanteurs s'adressant à plusieurs reprises au technicien pour monter sa voix – sans succès. « People movin' in, people movin' out! » Là, c'est plutôt movin' out. Et pourtant, pourtant! On devine leur son plus fouillé et plus subtile qu'il n'y paraît ce soir, servi de surcroit par un couple de batteurs surprenants, s'efforçant tant bien que mal (et plutôt bien que mal) d'emballer le paquet. Le concert sera bref mais ce n'est que partie remise, les Shoes, rendez-vous fin avril au Printemps de Bourges!

Publié dans Live Report

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