Florent Marchet, Gruff Rhys, Anna Calvi & Best Coast
Dimanche 24 avril 2011 au Printemps de Bourges
S'il y a bien une chose que je n'avais pas vraiment prévu, c'était que Florent Marchet allait bouleverser un auditorium entier. Ses petits dialogues avec le public sont à l'image de ses chansons drôles mais terriblement justes. Le concert hésite entre one man show et performance musicale, entre feu d'artifices (le Courchevel orchestra en grande forme) et dévoilement intimiste (une guitare et des confidences)... Et puis, bien des blagues concernant le Berry, pour avouer finalement qu'il en vient et faire timidement pleurer de rires et d'émotions une audience qui finira debout.
Gruff Rhys, cet étrange personnage qui remplace au pied levé les Vaccines, ne se soucie plus guère des tendances et semble plutôt emprunter les courbes inverses : plus la salle se vide, plus il est heureux et plus il fait danser l'audience. Sa pop pourtant iconoclaste peut compter sur le soutien inconditionnel d'une poignée de fan ravis et bien sur son humour à toute épreuve : Gruff indique au public quand il faut applaudir par des immenses pancartes qu'il a ramené sur scène.
Le charme d'Anna Calvi n'est plus à démontrer, de vaillantes périphrases à coup de superlatifs audacieux s'y étant déjà attelées avant moi mais l'artiste n'en finit pas d'apprivoiser tous les soirs le taureau. A Bourges, elle le prend par les cornes et lui fait la leçon : paf ! Pleine tête, frontale et majestueuse.
La chanteuse de Best Coast, gravement atteinte d'une tweetoragie aigüe, confiait à ses fans, quelques minutes avant de monter sur scène qu'elle allait se produire dans un festival de Raeggae. Et il est vrai que pendant que le Phénix vibre au son de la dread, Bethany Consentino fait les frais de la situation : fin de festival. Elle confie n'avoir jamais vu une audience aussi silencieuse. Dommage parce que son écervelé de baby-sitter taquinant la guitare du bout de l'index en édifiant des murs de son qui n'ont rien à envier au monument chinois semblait en grande forme. Dommage aussi parce que ces comptines californiennes achevaient de prolonger le printemps pour le plonger dans un été qui s'annonce : hot ! Hot ! Hot ! Sortez vos ray-bans colorés et rangez les pulls écossais, ça sent les festivals.