This is DIRTY HANDS

Publié le par Nonotje

  

Chronique de DIRTY HANDS

Parce que la vie est trop courte, pour s'en priver.


     C'est un remarque sur internet « Content de voir que nous entrons déjà dans l'ère post-wu-lyf » qui m'a introduite à Dirty Hands. Pourtant, à l'écoute de ce groupe intriguant, il semblerait que -une fois n'est pas coutume- le blogueur tirait une filiation un peu hâtive. Aux brillants cosmonautes incantant leurs poèmes lunaires, répondent les échos de caves sous forme d'aphorismes désuets de ces trois jeunes débutants. Entre les deux, entre nous, du passé vers le futur et sur la toile, cette voix. Une voix qui trace des lignes ambitieuses. Une voix ardente qui souffle dans un embrasement un nuage de cendres jouissives.

    Ce sont trois morceaux, d'une simplicité déconcertante, partagés sur internet avec quelques brèves informations. Les arrangements fonctionnent et semblent même résister une écoute répétée à l'image de Baby life's too short, ses couplets accrocheurs et son refrain entêtant. Le ton ingénu mais courageux accroit ma curiosité et après un bref échange, le chanteur de Dirty Hands accepte de répondre à quelques unes de mes questions en avouant que c'est la première interview qu'il donne. Il explique « Dirty Hands s'est formé en janvier 2011 donc on n'est ensemble que depuis trois mois. En fait, je connais Jonah (bassiste) depuis que nous sommes gamins. Nous sommes allés à la même école et on a fait partie de plusieurs groupes depuis qu'on a 13 ans. A partir de là j'ai pas mal squatté chez lui – on passait la plupart de nos nuits à écouter les vieux disques de blues de son père en fumant des clopes par la fenêtre. Et puis on a rencontré Louis, le batteur en jouant dans un groupe appelé Medecine Show. (…) J'écris les chansons et les arrangements de base puis Jonah et Louis m'aident à formuler cette vague idée en une véritable chanson.»

     Trois mois à peine mais, leurs chansons ont très vite circulé sur internet dès qu'ils les ont publiées. Pourtant, le groupe ne surfe pas sur un courant à la mode. « Pour être honnête, je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe (à Londres – où ils sont basés). On fait simplement notre truc et on ne se rattache pas vraiment à une scène musicale ou quoique ce soit. On a déjà joué avec des groupes vraiment cool qui partageaient notre vision des choses. Notre premier concert ouvrait pour Two Wounded Birds avec qui on a pas mal de choses en commun, même si notre son est différent. (…) Je crois qu'internet a rendu l'idée de scènes locales assez superflue. » Et lorsque j'évoque, le rapprochement initial avec Wu Lyf, Johnny répond : « Pour être honnête je n'ai jamais vraiment entendu leur musique. On a eu de bons échos donc il faudrait qu'on vérifie ça. Mais je me fiche des comparaisons. »

     Le groupe n'en nie pas pour autant les influences, à commencer par le Blues, comme dit plus haut, des références toutes aussi variées que les Strokes et les Ramones, comme ils l'ont mentionné sur leur site, ou encore Phil Spector. « On est un trio donc c'est important que l'on donne de la puissance à nos chansons. En ce sens Phil Spector est une grande influence. » Je vous vois déjà hausser les sourcils à l'allusion spectorienne, quel groupe n'y fait pas référence, surtout quand la surcharge permet de masquer la subtilité, mais … cliquez et voyons ! Et puis, Johnny pousse l'insolence en évoquant l'esthétique qu'ils ont construit autour de leurs clips et site internet. « (…) Ce n'est pas seulement James Dean – c'est plus l'image de teenage gang des 50s. Je dirais les photographies « Brooklyn Gang » de Bruce Davidson ont influencé notre musique plus qu'aucune autre chanson ou groupe. Pour la majorité des chansons j'écris dans l'idée de capturer cet esprit – cette brutalité et cette émotion. » Et puis, il y a quelque chose de séduisant dans cette fausse naïveté, comme si c'était possible d'évoluer à Londres en 2011 comme cinquante ans auparavant dans une banlieue des Etats-Unis. Dans le dédale des styles, sous-genres, pseudo-écoles et autres bâtardises, chacun invente son propre qualificatif, « Heavy Pop » disent les Wu Lyf et « Tidal Wave » affirment Is Tropical, non sans une pointe d'ironie. Les Dirty Hands eux, font du rock, vous savez, ce vieux truc dont on vous proclame la mort depuis un demi-siècle.

     Ou et quand pourra-t-on les voir pour confirmer l'intuition ? « On va écrire, enregistrer et diffuser nos chansons le plus possible. Les gens répondent de manière assez positive aux morceaux que nous avons publiés donc nous sommes assez confiants. (…) Nous avons eu tellement de français nous contactant pour nous dire qu'ils aimaient notre musique donc nous espérons vraiment pouvoir y jouer bientôt – cet été j'espère. C'est bizarre on a eu presque autant de gens nous contactant de France que d'Angleterre ! Apparemment, vous êtes sur la même longueur d'onde que nous les gars !! »


En attendant:



 




Publié dans Chronique

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